Faites votre propre bilan Prévention !
C’est une de ces idées si simples et si utiles qu’on se demande pourquoi elle n’a pas été mise en œuvre avant : proposer à tous les Français un bilan « Prévention » sérieux, approfondi et personnalisé.
Eh bien c’est fait ! Depuis cette semaine plus précisément et pour les 21 millions de Français concernés, c’est-à-dire les tranches d’âge 18-25 ans, 45-50 ans, 60-65 ans et les plus de 75 ans. Pourquoi ces personnes en priorité ? Parce que ce sont des âgés clé de la vie à savoir l’entrée dans la majorité légale, le début des dépistages systématiques (cancer du sein, colorectal …), la sortie de la vie active et, enfin, l’aggravation des risques de dépendance.
Concrètement, ce bilan se déroule en trois étapes parfaitement balisées.
Vous commencez par remplir un auto-questionnaire différent selon votre tranche d’âge. Il comporte une quarantaine de questions sur votre état de santé, vos antécédents médicaux, votre mode de vie (sommeil, alimentation, activité physique …), votre rythme de travail, vos éventuelles consommations de produits légaux ou moins légaux etc. Vous pouvez télécharger cet auto-questionnaire en allant sur « Mon Espace Santé », le site de l’assurance Maladie ou, plus simplement, en cliquant sur le lien qui s’affiche ici.
Ensuite, vous prenez rendez-vous avec un professionnel de santé. Pas forcément votre médecin traitant, pas forcément même un médecin ! Pharmacien, infirmier, sage-femme le choix vous revient.
Vous venez au rendez-vous avec votre questionnaire rempli. Durant l’entretien qui va durer entre 30 et 45 minutes, ce professionnel évalue avec vous les risques spécifiques qui sont les vôtres – en s’appuyant éventuellement sur une fiche d’aide disponible sur le site du ministère de la Santé (par exemple celle rédigée pour les 45-50 ans consultable ici).
A l’issue de cet échange, il vous délivre des conseils adaptés et rédige un « plan personnalisé de prévention » comportant une ou deux actions prioritaires à mettre en œuvre. Si besoin, il vous orientera vers d’autres professionnels de santé dans le cadre d’un parcours de soin élaboré avec votre consentement. Et vous mettra en relation avec des travailleurs sociaux.
Tout cela pourrait sembler anodin, futile ou insuffisant – en tout cas aux yeux de ceux, bien insérés dans la société, qui s’occupent déjà de leur santé. Tant mieux pour eux, mais ce ne sont pas à ces Français-là que le bilan Prévention s’adresse en premier lieu. Car le programme vise surtout les populations vulnérables : personnes en grande précarité, en situation de handicap, de solitude complète, privées de leurs droits sociaux …
Ces millions de Français sont, de fait, exclus de notre système de santé, par ailleurs bien plus inégalitaire qu’il n’y parait. N’oublions pas que près de 40% de la population a déjà renoncé à des soins ou à des équipements dentaires ou optiques pour des raisons financières. Qu’un ménage sur six est en dessous du seuil de pauvreté. Que la différence d’espérance de vie entre un cadre et un ouvrier est aujourd’hui dans notre pays de sept ans et que cet écart s’est accru au fil des ans. Que dans certaines régions il est quasiment impossible de trouver un spécialiste en secteur 1.
Voilà pourquoi ce bilan Prévention est utile et même nécessaire.
Ah ! J’oubliais l’essentiel : il est totalement gratuit. Donc totalement bénéfique.