Au revoir Marisol…


Est-ce parce qu’elle avait décalé, quelques jours avant, la date du rendez-vous ? L’assistance était en tout cas bien clairsemée aujourd’hui mardi 31 janvier, pour les derniers vœux à la presse de Marisol Touraine : à peine une vingtaine de journalistes présents, pas de télé, peu d’ambiance et une rencontre qui n’a guère duré plus d’une heure.
L’occasion était pourtant belle d’entendre la ministre se féliciter, une dernière fois, de son bilan aux Affaires Sociales et à la Santé, pour ce qui constitue à ce jour le plus long « mandat » de la Vème République à ce poste – elle y a passé la totalité du quinquennat.
De fait, les journalistes présents ont eu droit à un long plaidoyer pro domo : « Est-ce que tout a été parfait ? Non » a reconnu Marisol Touraine dans élan de lucidité. Et la ministre de dénoncer les « conservatismes » de certains, un « travail de communication imparfait » concernant la loi sur le vieillissement, ou encore une loi sur la fin de vie votée « sans consensus ».
En revanche, elle s’est longuement étendue sur le fait que « beaucoup de choses ont été réalisées » sous la présidence de François Hollande, telles que les « salles de consommation à moindre risque » (pour les toxicomanes) et l’instauration du tiers payant généralisé – même si, là encore, elle a fait part de ses « regrets sur les réflexes pavloviens » de la part ses opposants.
Se posant en « femme de gauche », « heureuse et fière d’avoir été ministre pendant ces cinq années », pointant « la permanence, la stabilité dans ce poste comme gage de force et de cohérence », Marisol Touraine a même évoqué, dans un élan de spontanéité surprenant de sa part, « un moment de plaisir et de satisfaction » !
D’où vient alors ce sentiment – partagé me semble-t-il par nombre de journalistes présents – d’un décalage entre cet accès d’enthousiasme et la réalité ? Quelque chose qui a-t-il manqué à Marisol Touraine et si oui, quoi ? Une vision à long terme, une approche humaniste, des paroles empathiques ? La ministre de la Santé bénéficiait pourtant en 2012 d’un crédit important et positif : fille d’un grand intellectuel, pas trop marquée politiquement, sans antécédents fâcheux, elle avait tout pour imprimer sa marque et provoquer quelques ruptures de fond avec ses prédécesseurs. Cinq ans plus tard, le bilan semble pour le moins contrasté.
Car enfin, que retiendra-t-on de son passage Avenue de Ségur ? L’instauration du paquet neutre ou son opposition farouche (et peu compréhensible) à la cigarette électronique ? L’épidémie de Zika plutôt bien gérée ou la controverse affligeante sur la pilule de 3ème génération ? L’équilibre des comptes de la Sécu, même factice, ou la nomination, même légale, d’un membre de son cabinet à l’IGR de Villejuif ? Réponse… dans quelques temps.
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