Pilule oubliée: la réponse des femmes

Il faut toujours écouter son intuition… En rédigeant mon dernier post consacré aux oublis de pilule et en le mettant en ligne, j’ai eu le sentiment qu’il manquait des choses – plus exactement, que je n’exprimais pas correctement ce que j’avais en tête. Le soir-même, j’ai d’ailleurs dit à ma compagne que je n’en étais « pas très content ».

Et dès le lendemain j’en ai eu la confirmation par vos réactions courroucées… Mais tout à fait justifiées (je les ai d’ailleurs mises en ligne sous mon post de blog) ! Au point que, je vous l’avoue, j’ai été presque content de me faire allumer de la sorte car j’y ai vu un intérêt, une exigence sans faille et, partant, une attente forte vis-à-vis de ce blog.

Je présente donc mes excuses à toutes celles que j’ai pu choquer par le « paternalisme », la « condescendance » (deux termes revenus quasi systématiquement dans vos mails) dont j’ai fait preuve, même involontairement. Et sans aller sur le terrain de la rhétorique – seules les femmes sont légitimes pour en parler, en ce qu’elles sont les seules à y avoir recours – je vais néanmoins tenter là de préciser ma pensée.

Oui bien sûr, la contraception doit être une affaire de couple, de responsabilité partagée – le préservatif en est un très bon exemple. Mais si j’en crois les réactions de quelques ami(e)s plus jeunes que moi, dans les faits les réticences sont plus souvent masculines que féminines. Je le constate, je ne le justifie pas, je le déplore.

Oui bien sûr la pilule ne devrait être qu’une solution parmi d’autres. Mais si elle a un tel succès, c’est peut-être aussi parce que les femmes connaissent les hommes et savent qu’en matière de responsabilité, ils ont parfois quelques difficultés, pour ne pas dire plus, à assumer les leurs…

Oui bien sûr, on pourrait proposer des alternatives à la pilule, tel que le préservatif féminin. Mais outre qu’il serait encore « à la charge » de la femme en quelque sorte, son usage reste limité par sa texture pour le moins peu agréable et son aspect visuel pas très glamour. « On » (les fabricants) aurait voulu ne dégoûter les femmes qu’on ne s’y serait pas pris autrement !

Oui bien sûr, on pourrait développer la pilule pour homme. Mais curieusement la science, toute puissante ailleurs, semble peiner dans ce domaine. Voilà en effet des années que les chercheurs annoncent des avancées dans les congrès médicaux, sans que cela se traduise par autre chose que quelques essais ici ou là sans lendemain.

Pourquoi ? Outre de réels obstacles techniques, je formule l’hypothèse que c’est l’idée même d’une contraception masculine qui gêne la plupart des hommes, comme si elle remettait en cause leur virilité – alors que les femmes ne cessent de leur répéter que leur plaisir à elles ne tient pas aux quelques centilitres de sperme de plus ou de moins qui s’échappe de leur organe à eux…

Cela, c’est pour la contraception. Mais il y a le reste, tout le reste. Dans un post précédent, je dénonçais déjà une médecine sexiste et, notamment, l’injustice faite aux femmes de les considérer physiologiquement comme des hommes et de ne pas leur consacrer assez d’essais cliniques spécifiques.

J’aurais pu aussi parler du THS, ce traitement hormonal substitutif destiné à diminuer les effets secondaires – parfois très invalidants – de la ménopause. Le THS est aujourd’hui disponible sous forme de patchs, de comprimés, de spray mais, pendant longtemps, il n’existait qu’une seule forme galénique : un gel collant à s’enduire sur les bras et à laisser pénétrer pendant plusieurs dizaines de minutes les bras écartés, tel un cormoran solitaire. Et je me souviens, jeune adulte, avoir vu un jour ma mère l’utiliser. Je me souviens aussi m’être dit à l’époque que s’il s’agissait d’un médicament réservé aux hommes, les labos pharmaceutiques auraient depuis belle lurette mis au point un traitement plus confortable…

Reste la question de l’observance, fort justement et finement soulevée par Stéphanie. Histoire de ne pas vous assommer avec des posts trop longs, je la garde en tête. Ce sera pour une autre fois promis !